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CHAPITRE XII.

Comparaison de la différence et de l’espèce. — Deux caractères communs. — Quatre caractères différents.

§ 1[1]. Nous dirons donc que la différence et l’espèce ont ceci de commun qu’elles sont également participées par les termes auxquels elles s’appliquent. Ainsi tous les individus hommes participent également de l’homme, et de la différence de raisonnable. § 2. Elles ont encore ceci de commun qu’elles sont toujours aux objets qui en participent. Socrate est toujours doué de raison et Socrate est toujours homme.

§ 3[2]. La différence a ceci de spécial qu’elle est toujours attribuée dans la qualité ; l’espèce l’est dans l’essence. En effet, bien qu’on puisse considérer l’homme comme ayant certaine qualité, il n’est pas qualifié d’une manière absolue, mais seulement en tant que les différences afférentes au genre le constituent. § 4. De plus, la différence s’applique souvent à plusieurs espèces, comme quadrupède s’applique à plusieurs animaux qui diffèrent spécifiquement. L’espèce au contraire ne s’applique qu’aux individus dont elle se compose. § 5[3]. De plus, la différence est antérieure à l’espèce qu’elle cons-

  1. § 1. Qu’elles sont également participées, J’ai cru pouvoir adopter cette expression bien que peu correcte, parce qu’elle évite une longue périphrase : partagées n’aurait pas donné le même sens.
  2. § 3. Attribuée dans la qualité, Voir plus haut, ch. 3, § 17, et ch. 7, § 8.
  3. § 5. Puis qu’il reste encore l’ange, Voir plus haut, ch. 3, § 19, et ch. 7, § 1.