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y ait homme ; de ce qu’il existe un animal, il ne s’ensuit pas que la faculté de rire existe aussi. Mais s’il y a homme, il y a aussi un être capable de rire ; et s’il y a un être capable de rire, il y a homme aussi. § 7. En outre le propre est à toute l’espèce dont il est le propre, il est à elle seule, il y est toujours ; le genre est à toute l’espèce dont il est le genre, il y est toujours, mais il n’est pas à elle seule comme le propre. § 8. Enfin les propres détruits ne détruisent pas avec eux les genres : les genres détruits au contraire détruisent avec eux les espèces, auxquelles s’appliquent les propres. Ainsi donc les choses auxquelles sont les propres, étant détruites, les propres aussi sont détruits avec elles.

CHAPITRE X.

Comparaison du genre et de l’accident. — Un seul caractère commun. — Quatre caractères différents.

§ 1[1]. Une propriété commune du genre et de l’accident, c’est, ainsi qu’on l’a dit, d’être attribués à plusieurs termes ; que les accidents soient d’ailleurs séparables ou inséparables. Ainsi se mouvoir est attribué à plusieurs termes, et être noir, l’est aux corbeaux, aux Éthiopiens, et à une foule de choses inanimées.

§ 2. Le genre diffère de l’accident, en ce que le genre est antérieur aux espèces, tandis que les accidents leur

  1. § 1. Ainsi qu’on l’a dit, Voir plus haut, ch. 2, § 8 et suiv., ch. 6, § 2 et ch. 8, § 1. — Consulter les livres ii, iii et iv des Topiques.