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il faut comprendre qu’il s’agit ici de l’espèce qui n’est qu’espèce, et non pas de cette espèce qui peut aussi être genre, puisqu’en effet le même terme peut être à la fois espèce et genre. § 2. Ce qu’il y a de commun à tous deux, c’est qu’ils sont l’un et l’autre antérieurs aux termes auxquels ils sont attribués. § 3. De plus, chacun d’eux forme un tout.

§ 4. Ils diffèrent en ce que le genre contient les espèces, et que les espèces sont contenues sans contenir les genres. § 5. Car le genre est d’attribution plus large que l’espèce. § 6. De plus il faut que les genres soient antérieurs, et que transformés par les différences spécifiques, ils forment les espèces ; et c’est là ce qui fait aussi que naturellement les genres sont antérieurs.

§ 7. Les genres détruisent avec eux les espèces, et ne sont pas détruits avec elles ; car du moment qu’il y a espèce, il y a nécessairement genre ; mais du moment qu’il y a genre, il n’y a pas nécessairement espèce. § 8. Les genres sont attribués synonymiquement aux espèces placées sous eux ; les espèces ne le sont point réciproquement aux genres. § 9. Les genres sont plus étendus précisément parce qu’ils renferment les espèces placées sous eux. Les espèces ne dépassent les genres que par les différences qu’elles ont en propre. § 10. De plus, l’espèce ne peut devenir généralissime, non plus que le genre ne peut devenir spécialissime.

    plus haut, ch. 2, § 8 et suiv., et ch. 6, § 2. — Consulter encore le IVe liv. des Topiques. Voir aussi plus haut, ch. 6, § 3 et la note.