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différence, se servir de la raison est son attribut en tant que différence : donc se servir de la raison sera non-seulement l’attribut de raisonnable, mais encore de toutes les espèces comprises sous raisonnable.

§ 3. Une autre qualité commune, c’est que le genre ou la différence étant détruits, tout ce qui est placé au-dessous d’eux l’est également. De même que quand il n’y a point d’animal il n’y a ni homme ni cheval, de même quand raisonnable n’existe pas, il n’y a pas non plus d’animal faisant usage de la raison.

§ 4. Ce qui est propre au genre, c’est d’être attribué à plus de termes que ne le sont la différence, l’espèce, le propre et l’accident. Animal est attribué à l’homme, au cheval, à l’oiseau, au serpent, etc. Quadrupède n’est attribué qu’aux êtres qui ont quatre pieds. L’homme n’est attribué qu’aux individus. Capable de hennir n’est attribué qu’au cheval, et aux chevaux en particulier. L’accident est attribué à moins de termes que le genre. Bien entendu qu’on parle des différences dans lesquelles le genre est partagé, et non pas de celles qui sont complémentaires de l’essence du genre : on ne parle que de celles qui divisent.

§ 5. De plus le genre renferme la différence au moins en puissance. Ainsi l’animal comprend le raisonnable et l’irraisonnable, tandis que les différences ne comprennent pas les genres.

§ 6. En outre les genres sont antérieurs aux différences placées sous eux. § 7. C’est là ce qui fait qu’ils les détruisent avec eux, tandis qu’elles ne les détruisent pas avec elles. Ainsi, l’animal détruit, sont détruits aussi le raisonnable et l’irraisonnable. Mais les diffé-