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CHAPITRE IV.

Du propre. — Quatre espèces du propre. — Sa fonction.

§ 1[1]. Le propre se partage en quatre espèces. § 2. C’est ce qui n’appartient qu’à une espèce toute seule accidentellement, sans appartenir à l’espèce tout entière : ainsi exercer la médecine, faire de la géométrie, est propre à l’homme. § 3. C’est ensuite ce qui appartient à toute une espèce sans appartenir à cette seule espèce : ainsi bipède est propre à l’homme. § 4. C’est encore ce qui appartient à une seule espèce, et à toute cette espèce, et dans un certain temps. Ainsi, blanchir dans la vieillesse est propre à tout homme. § 5. Quatrièmement enfin, c’est ce qui réunit à la fois toutes ces conditions d’être à une seule espèce, d’être à toute l’espèce, d’être toujours à l’espèce. Ainsi la faculté de rire est propre à l’homme. Quoiqu’il ne rie pas toujours, on dit qu’il est capable de rire, non pas parce qu’il rit toujours, mais parce que naturellement il le peut. C’est une qualité qui fait toujours partie de sa nature, comme hennir fait partie de celle du cheval.

§ 6. Toutes ces qualités sont à bon droit appelées propres, parce qu’elles sont aussi réciproques à leurs sujets. Si le cheval existe, il y a aussi un être qui peut hennir, et s’il y a un être qui peut hennir, il y a aussi un cheval.

  1. § 1. Le propre se partage, Voir la définition du propre, Topiques, liv. 1, ch. 5, § 5. Porphyre a beaucoup emprunté à ce traité.