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sonnable, comme il l’est aussi par la différence de mortel et d’immortel. Les différences de mortel et de raisonnable deviennent constitutives de l’homme ; celles de raisonnable et d’immortel deviennent constitutives de Dieu ; celles de mortel et d’irraisonnable deviennent constitutives des animaux privés de raison. De même encore les différences d’animé et d’inanimé, de sensible et d’insensible, divisant la substance la plus élevée, les différences d’animé et de sensible, jointes à la substance, suffisent pour former l’animal ; celles d’animé et d’insensible suffisent à former la plante.

§ 14. Mais d’un autre côté, comme les mêmes différences prises de certaine façon peuvent être constitutives, ou servir simplement à diviser les genres, on les appelle toutes spécifiques. § 15. On les emploie utilement surtout à diviser les genres, et à former les définitions. Mais on ne peut tirer le même parti des différences par accident inséparables, et encore moins des différences séparables.

§ 16[1]. C’est en les comprenant aussi dans la définition, qu’on dit que la différence est ce par quoi l’espèce l’emporte sur le genre. L’homme a plus que l’animal les qualités raisonnable et mortel. En effet, l’animal n’est précisément aucune de ces choses ; car alors d’où les espèces tireraient-elles leurs différences ? Il n’a pas non plus toutes les différences opposées ; car alors une même chose recevrait les contraires. Mais comme on l’a fort bien dit, il a en puissance toutes les différences des termes inférieurs ; mais en fait il n’en a aucune. Et c’est ainsi que de ce qui n’est pas il ne sort pas quelque

  1. § 16. Comme on l’a fort bien dit, toute l’école péripatéticienne.