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cheval par une différence spécifique, par sa qualité d’être doué de raison.

§ 5. En général, toute différence venant s’ajouter à un être quelconque l’altère de quelque façon ; les différences communes et propres le font différent ; les différences les plus propres le font autre. § 6. Celles qui le font autre s’appellent spécifiques ; celles qui le font différent, s’appellent simplement différences. Ainsi la différence de raisonnable venant se joindre à l’homme, le fait autre, et en fait une différence de l’animal. La différence de se mouvoir rend l’objet différent de celui qui est en repos ; et par conséquent celle-là le fait autre, celle-ci ne le fait que différent.

§ 7. C’est donc par les différences qui font l’objet autre, que se produisent les divisions des genres en espèces, et que se forment les définitions qui se composent du genre et de ces différences-là. Les différences qui ne font que rendre l’objet différent, ne forment que des diversités et des changements dans sa façon d’être.

§ 8. Ainsi en reprenant les choses dès leur origine, il faut dire que parmi les différences les unes sont séparables, et les autres inséparables. Se mouvoir, être en repos, être malade, se bien porter, et autres différences analogues, sont séparables. Aquilin ou camus, raisonnable ou privé de raison, sont des différences inséparables. § 9. Parmi les différences inséparables, les unes sont en soi au sujet, les autres y sont par accident. Raisonnable est en soi la différence de l’homme, aussi bien que mortel et susceptible de science. Mais l’aquilin et le camus ne sont pas des différences en soi ; elles sont purement accidentelles. § 10. Les différences en soi