Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

précède l’espèce spécialissime, s’applique aux espèces spécialissimes et aux individus ; et l’espèce qui n’est qu’espèce s’applique à tous les individus. L’individu ne s’applique qu’à un seul des êtres particuliers. § 38. On appelle individu, Socrate par exemple, ou cette chose blanche, et le fils de Sophronisque qui s’approche, en admettant que Socrate fût fils unique de Sophronisque. On appelle ces termes individus, parce que chacun d’eux ne se compose que de particularités dont la réunion ne saurait être la même pour aucun autre être. Ainsi les particularités spéciales à Socrate ne sauraient être les mêmes pour aucun autre homme. Ce qui n’empêche pas que les particularités spéciales à l’homme, à l’homme commun s’entend, ne puissent être les mêmes dans plusieurs hommes, ou plutôt dans tous les hommes, en tant qu’ils sont hommes. § 39. Ainsi donc l’individu est enveloppé par l’espèce ; l’espèce l’est par le genre. Le genre est un tout, l’individu une partie. L’espèce est à la fois tout et partie ; la partie appartient à un autre que soi ; le tout n’est point à un autre, mais dans d’autres ; car le tout est dans les parties.

§ 40. Voilà ce que nous avions à dire sur le genre et l’espèce, sur les termes généralissimes et spécialissimes, sur les termes qui peuvent être à la fois genres et espèces, sur les individus, et sur les significations diverses que les mots de genre et d’espèce peuvent recevoir.