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divise toujours ; le commun au contraire, rassemble et unifie.

§ 37. Après avoir ainsi défini le genre et l’espèce, et dit ce qu’est chacun d’eux, montré l’unité du genre, et la multiplicité des espèces, puisque le genre se partage toujours en plusieurs espèces, il faut ajouter que le genre est toujours attribué à l’espèce et que tous les termes supérieurs le sont aux inférieurs. Mais l’espèce n’est attribuée, ni au genre qui la précède immédiatement, ni aux genres supérieurs, parce qu’elle ne leur est pas réciproque. En effet, il n’y a pas de termes égaux qui puissent être attribués à des termes égaux, comme animal qui hennit, à cheval, ou bien des termes plus larges, à des termes moins larges, comme animal à homme. Mais jamais des termes moins larges ne peuvent être attribués à de plus larges. On ne peut pas dire que l’animal est homme, comme on dit que l’homme est animal. Les termes qui ont l’espèce pour attribut reçoivent nécessairement aussi pour attribut le genre de l’espèce et le genre du genre jusqu’au plus générique. Car s’il est vrai de dire de Socrate qu’il est un homme, il est vrai de dire de l’homme qu’il est animal, de l’animal qu’il est substance ; et l’on pourra dire de Socrate qu’il est animal et substance. C’est qu’en effet, comme les attributs supérieurs s’appliquent aux termes inférieurs, l’espèce est attribuée à l’individu, le genre l’est à l’espèce et à l’individu tout ensemble ; le genre le plus générique est attribué au genre ou aux genres, s’il y a plusieurs intermédiaires subordonnés, et à l’espèce, et à l’individu. Le genre le plus générique s’applique, et à tous les genres qui sont au-dessous de lui, et aux espèces, et aux individus. Le genre qui