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par eux. § 28. On définit donc le genre généralissime, en disant qu’il est genre et n’est pas espèce, et qu’il est ce au-dessus de quoi il n’y a plus de genre qui le dépasse. § 29. Et l’on définit l’espèce spécialissime, en disant qu’elle est ce qui est espèce et n’est pas genre, ce qui étant espèce ne peut plus être divisé en espèces, et encore ce qui est l’attribut essentiel de plusieurs termes ne différant entr’eux que numériquement.

§ 30. Quant aux intermédiaires placés entre les extrêmes, on les appelle genres et espèces subordonnés, et l’on admet que chacun d’eux peut être genre et espèce, mais, il est vrai, relativement à des termes divers. C’est ainsi que tous les termes antérieurs aux plus spécifiques, à remonter jusqu’au plus générique, sont appelés genres et espèces subordonnés. § 31[1]. Ainsi Agamemnon est Atride, Pélopide, Tantalide, et se rattache enfin à Jupiter. § 32[2]. Dans les généalogies c’est à un seul auteur, et par exemple Jupiter, que le plus souvent on rapporte l’origine. Mais il n’en est pas ainsi des genres et des espèces ; car l’être n’est pas le genre commun de tout ; tout n’est pas homogène relativement à un seul terme qui serait le genre le plus élevé, comme le montre bien Aristote. Mais il faut admettre, comme dans les Catégories, que les dix premiers genres sont comme dix principes premiers, et bien qu’on puisse les dénommer tous du nom d’être, ce sera par homonymie, comme le remarque Aristote, et non

  1. § 31. À Jupiter qui est enfin le père des dieux et des hommes et est supposé, du moins ici, n’avoir pas de père.
  2. § 32. Comme le montre bien Aristote, Métaphys., liv. 5, ch. 28, p. 1024, b, 15, édition de Berlin. — Par homonymie et non point synonymiquement, voir le début des Catégories, ch. 1, §§ 1 et 2.