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ces, les propres et les accidents, qui sont communs à plusieurs et non particuliers à un seul individu. Ainsi, par exemple, le genre c’est animal, l’espèce c’est homme, la différence c’est raisonnable, le propre c’est susceptible de rire, l’accident c’est être blanc, être noir, être assis. § 10. Les genres diffèrent donc des attributs qui ne s’appliquent qu’à un seul individu, en ce qu’ils sont au contraire attribués à plusieurs. § 11. Ils diffèrent même des attributs qui peuvent s’appliquer à plusieurs, des espèces par exemple, en ce que les espèces, bien qu’attribuées à plusieurs, ne sont attribuées qu’à des individus qui spécifiquement n’ont aucune différence entr’eux, et n’ont qu’une différence numérique. Ainsi, homme qui est une espèce, est attribué à Socrate, à Platon, qui n’ont entr’eux aucune différence spécifique, et qui ne diffèrent que numériquement. Animal, qui est un genre, est attribué à l’homme, au bœuf, au cheval, qui diffèrent entr’eux non plus en nombre seulement, mais qui diffèrent aussi en espèce.

§ 12. Le genre diffère du propre en ce que le propre est l’attribut d’une seule espèce dont il est le propre, et des individus compris sous cette espèce ; ainsi la faculté de rire est le propre de l’homme en général, et de chaque homme en particulier. Le genre au contraire n’est pas l’attribut d’une seule espèce : il est l’attribut de plusieurs termes spécifiquement différents.

§ 13. Le genre diffère de la différence et des accidents communs, en ce que les différences et les accidents communs, bien qu’ils s’appliquent à plusieurs termes, s’appliquent à ces termes non pas essentiellement, mais comme simple qualité. Ce qui le prouve