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ainsi l’on dit que Pindare est Thébain de naissance, et Platon Athénien. C’est qu’en effet la patrie est, tout aussi bien que le père, en quelque sorte un principe de naissance pour chacun. § 4[1]. C’est ce que semble indiquer l’usage même de la langue : ainsi on appelle Héraclides ceux qui génériquement descendent d’Hercule, Cécropides ceux qui descendent de Cécrops, ainsi que les parents des uns et des autres. § 5. Et même l’on appela d’abord genre, race, le principe de la naissance pour chacun, et la collection de tous ceux qui étaient issus d’une même souche, d’Hercule par exemple.

§ 6. Dans un autre sens on appelle aussi genre ce à quoi est soumise l’espèce, nom qu’on lui a donné peut-être à cause de sa ressemblance avec les cas cités plus haut. Car le genre en ce sens est une sorte de principe pour toutes les espèces inférieures, et il semble en embrasser la foule qui est placée au-dessous de lui.

§ 7. Ainsi donc, le mot genre a trois significations, et c’est de la troisième qu’il s’agit en philosophie. § 8[2]. Et c’est pour définir le genre en ce sens qu’on a dit qu’il est l’attribut essentiel applicable à plusieurs espèces différentes entre elles, comme l’attribut animal. § 9. C’est qu’en effet parmi les attributs, les uns ne s’appliquent qu’à un seul être, tels sont les attributs individuels, Socrate par exemple, ou bien tel homme, ou telle chose. D’autres, au contraire, s’appliquent à plusieurs êtres, comme les genres, les espèces, les différen-

  1. §§ 4 et 5, Ceci est une répétition peu utile des §§ 2 et 3.
  2. § 8. Qu’on a dit, Cette définition, qui est vraie, est empruntée textuellement aux Topiques, liv. 1, ch. 5, § 6. — Comme l’attribut animal, appliqué à toutes les espèces d’animaux. C’est encore l’exemple cité par Aristote, ib. § 7.