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concis, et je tâcherai, en peu de mots et par manière d’introduction, de résumer ce qu’ont dit nos devanciers, en ayant soin de m’abstrenir de recherches trop profondes, et en ne touchant même qu’avec une certaine mesure à celles qui sont plus simples.

§ 3[1]. Et d’abord, en ce qui regarde les genres et les espèces, j’éviterai de rechercher s’ils existent en eux-mêmes, ou s’ils n’existent que dans les pures notions de l’esprit ; et en admettant qu’ils existent par eux-mêmes, s’ils sont corporels ou incorporels ; et enfin s’ils sont séparés, ou s’ils n’existent que dans les choses sensibles et en sont composés. C’est là une question très-profonde, et qui exigerait une étude différente de celle-ci, et plus étendue. § 4. Je me bornerai donc à t’exposer ici ce que les anciens, et parmi eux les Péripatéticiens surtout, ont dit de mieux pour la logique, sur ce dernier point et sur ceux que nous avons indiqués.

  1. § 3. S’ils existent en eux-mêmes, C’est de cette phrase qu’est sortie, suivant M. Cousin, toute la scholastique, et la longue querelle du nominalisme et du réalisme. Voir les Fragments philosophiques, philosophie scholastique, tom. 3, p. 77, 83 et suiv.C’est là une question très-profonde, C’est toute la polémique des idées entre Platon et Aristote. — De mieux pour la logique, ou de plus probable, comme on peut encore traduire. Averroës adopte le premier sens.