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des sentiments plus équitables, voilà deux mille ans et plus, que les règles de la logique ont été fixées par Aristote, et qu’elles ont été invariablement reproduites par tous les philosophes qui l’ont suivi. » Et Kant, qui n’a jamais varié dans son admiration, ajoute : « On voit que la logique possède le caractère d’une science exacte depuis fort longtemps, puisqu’elle ne s’est pas trouvée dans la nécessité de reculer d’un pas depuis Aristote. Ce qu’il y a encore de remarquable, c’est qu’elle n’a pu faire jusqu’ici un seul pas de plus, et qu’elle semble, suivant toute apparence, avoir été complétement achevée et perfectionnée dès sa naissance. » (Trad. de M. Tissot, tom. 1, p. 2). Ce grand témoignage n’est pas une erreur de l’enthousiasme. Ce sont des émules et des adversaires qui déposent. Bien plus, les siècles avaient devancé ce témoignage, et l’histoire de la philosophie le confirme. Auprès du vulgaire des savants, la logique jouit de la réputation d’avoir une exactitude égale à celle des mathématiques ; auprès des philosophes, qui savent où les mathématiques puisent la leur, la logique pourrait presque passer pour la seule science exacte. Ce n’est donc pas trop dire pour personne, que d’affirmer que la logique est une