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traités qui précèdent appartiennent exclusivement à la science. Si donc Aristote n’a pas défini la logique, comme les progrès de l’analyse ont exigé plus tard que le fissent ses disciples, l’Organon, dans son vaste ensemble, avec les deux domaines que l’auteur lui-même y sépare, n’est qu’une longue définition, irréfutable quand on sait la comprendre, et que les plus profondes investigations qui ont suivi n’ont pu que confirmer.

Il ne faut donc pas dire avec M. Hamilton, juge d’ailleurs si compétent dans ces matières, « que les notions inexactes qui ont régné et qui règnent encore sur la nature et le domaine de la logique doivent être principalement attribuées à l’exemple d’Aristote et à son autorité. » (Frag. de Philosophie, tr. par M. Peisse, p. 218.) Aristote n’a point inspiré ces erreurs : une définition, s’il l’eût faite, ne les aurait pas prévenues. Ses ouvrages eux-mêmes, bien autrement décisifs qu’une simple définition, n’ont pu les empêcher : voilà ce qu’il fallait dire. Mais qu’Aristote se soit mépris sur la nature de la logique, au point de n’avoir fait que de la logique appliquée au lieu de logique pure, c’est là très-certainement une assertion exorbitante. Elle sera réfutée plus loin.

Ici, d’ailleurs, il faut laisser de côté les dis-