Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux qui la peuvent faire avancer, une précision, une mesure, une simplicité que ne possède point suffisamment la philosophie allemande. L’Angleterre a presque complétement déserté le terrain de la philosophie ; et dans ses plus grands efforts, elle arrive tout au plus à quelques systématisations bâconiennes des sciences naturelles. La métaphysique l’a toujours épouvantée, et la logique n’a jamais été cultivée par elle d’une manière bien sérieuse. La philosophie française, toute préoccupée des grandes questions sociales qu’elle avait soulevées dans le XVIIIe siècle, dut négliger aussi durant quelque temps des études qui jadis lui avaient été si chères. Elle y est aujourd’hui ramenée par le mouvement même qui la conduit depuis les premières années de ce siècle. Mais, il faut le dire, les génies logiques sont fort rares. L’Inde n’en a eu qu’un seul, Gotama ; la Grèce n’a compté qu’Aristote. Le XVIIIe siècle peut-il se vanter, en fait de science logique, d’avoir produit Kant ?

Que du moins cette première traduction française de l’Organon, rappelle à la philosophie de nos jours ce que la logique fut chez les Grecs. Qu’elle lui indique aussi ce que la logique pourrait être aujourd’hui, si quelque Aristote nou-