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attentive, exacte, étendue, elle a tiré toute une psychologie, toute une morale, une métaphysique, une théodicée même, et surtout un système historique applicable à la philosophie spécialement, et en général, à l’esprit humain tout entier. Elle a su trouver dans la conscience, et les éléments de la nature de l’homme, et les principes nécessaires à la connaissance du monde extérieur. Aussi loin du scepticisme que de l’idéalisme, où se perdaient quelques-uns des penseurs de nos jours, elle a su fonder un dogmatisme qui a déjà exercé une décisive influence sur la direction des esprits ; et sans juger définitivement des travaux qui sont encore en voie de s’accomplir, on peut affirmer que le spiritualisme du XIXe siècle aura dû surtout sa puissance à la philosophie. C’est un appui énergique et spontané qu’elle a donné à la religion, qui devrait peut-être s’en montrer plus reconnaissante. Mais si l’école contemporaine a porté son attention la plus vive sur ces hautes et pressantes questions de la science, elle a négligé quelque peu la logique, sans d’ailleurs ressentir en rien pour elle le dédain dont l’avait poursuivi l’école sensualiste. D’heureux symptômes annoncent même déjà de meilleurs jours pour ces études ; et le syllogisme, depuis longtemps oublié dans les