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avait surtout l’enseignement de Descartes ; le Criticisme est presque impardonnable de ne l’avoir pas entendu. Procéder à la critique de la raison pure sans indiquer son point de départ, et sans l’affermir en l’indiquant, c’est une contradiction dont la philosophie allemande ne s’est pas fait faute d’imiter le funeste exemple. Aristote a du moins pour lui l’excuse de son inexpérience. La méthode de Socrate et de Platon n’était qu’un germe, qui ne devait point se développer de si tôt. Le ferme fondement de la philosophie n’était point encore complétement mis à découvert. La philosophie jusqu’à un certain point s’ignorait encore elle-même. Au temps de Kant, il y avait un siècle et demi qu’elle s’appartenait, avec toute connaissance de son principe et de ses devoirs.

Il faut donc que l’École contemporaine établisse la logique sur la seule base qui la puisse porter, c’est-à-dire, sur la psychologie. Elle a déjà tiré bien des conséquences importantes du principe cartésien ; elle lui a donné des développements considérables, qu’avaient préparés pour notre âge les efforts si divers à première vue, et cependant si ressemblants au fond, de toutes les écoles du XVIIIe siècle, les Écossais aussi bien que les Allemands. De l’étude de la conscience,