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anarchie plus fatale. Au point de vue où il se plaçait, après le grand exemple de Descartes, avec l’estime qu’il professait pour la logique péripatéticienne, il lui eût été facile, ce semble, de compléter l’œuvre de ses devanciers. Cette étude si patiente de l’entendement pur, aurait dû le mener à nous découvrir la source même de la logique, à nous montrer dans toute son étendue le fondement sur lequel elle repose, et le lien indissoluble qui la rattache à cette apperception primitive de la pensée par la pensée. Mais « la théorie de la conscience, comme l’a si bien fait voir M. Cousin, voilà la question sur laquelle la philosophie de Kant s’est le plus égarée. » Telle est l’origine de toutes ses erreurs. Cartésien par sa méthode, ne procédant que par la psychologie, Kant s’est perdu dans ses abstractions. Une description exacte, complète, de la conscience, voilà ce que Descartes laissait à faire à ses successeurs. L’école Écossaise l’a tenté, comme Kant, d’un point de vue tout autre. La philosophie Écossaise laissera, sans aucun doute, des traces dans l’histoire ; Kant en laissera certainement aussi, et de plus durables. Mais pas plus que les philosophes d’Édimbourg, il n’a résolu tout le problème logique. Son essai périlleux signalera des écueils à ceux qui entreront dans