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nitz contribua du moins à en conserver le goût et l’estime, dans les philosophes érudits, comme Wolf, et surtout dans des mathématiciens tels que Bernoulli, Euler et Lambert.

L’école écossaise, toute sage qu’elle est, obéit au mouvement dont le XVIIIe siècle était emporté, et méconnut la logique dont elle s’occupa fort peu, et toujours avec une sorte de répugnance. Reid s’est borné à faire une analyse de l’Organon, ou pour mieux dire, de ce qu’il prend pour l’Organon ; et les erreurs énormes dont ce travail est plein, ne se justifient même pas par les préventions qui subsistaient, encore à cette époque, contre l’ancien despotisme. De plus, Reid en est presque contre le philosophe grec aux invectives de Bâcon. Il doute si dans Aristote le philosophe l’emporte sur le sophiste. (Analyse de la logique d’Aristote, p. 122, tr. de Jouffroy.) « Ses écrits, suivant Reid, portent des marques malheureusement trop évidentes de cet orgueil, de cette vanité et de cette envie philosophique, qui ont déshonoré le caractère de plus d’un savant. Plutôt que de confesser son ignorance, ajoute-t-il, il la déguise sous es mots barbares et des expressions équivoques, que ses lecteurs peuvent interpréter comme il leur plaît. » Reid n’a pas le droit de parler ainsi ; car évidemment il ne travaillait pas