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n’étaient qu’un héritage d’études bien plus longues encore.

Tout en distinguant fort bien le but des Catégories d’Aristote, « qui se rapportent à la considération des idées selon leur objet, » les auteurs de l’Art de penser déclarent cette étude « en soi très peu utile, parce qu’elle ne sert guères à former le jugement. » Ils la déclarent en outre dangereuse, « parce qu’elle accoutume les hommes à se payer de mots. » Ils ajoutent que cette classification des catégories, loin d’être « une chose établie sur la raison et sur la vérité, est une chose toute arbitraire, et qui n’a de fondement que l’imagination d’un homme qui n’a eu aucune autorité de prescrire une loi aux autres, qui ont autant de droit que lui d’arranger d’une autre sorte les objets de leurs pensées, chacun selon sa manière de philosopher. » Et pour prouver qu’on peut être fort indépendant d’Aristote, et qu’ils le sont, ils citent deux vers mnémoniques, où les catégories sont réduites à sept, et « qui comprennent tout ce que l’on considère, selon une nouvelle philosophie, en toutes les choses du monde, » à commencer par l’esprit et à la finir par la matière. Ce n’était pas bien se rendre compte de la place nécessaire que les catégories tiennent dans l’Organon ; et les considérer ainsi, c’était