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« qui s’en déduisent nécessairement. » « L’intuition et la déduction, dit-il, sont les deux voies les plus sûres pour arriver à la science. » Il a dit en outre qu’elles sont les seules ; et de fait, il n’en a jamais reconnu d’autres. Il a même affirmé quelque part que « il n’y a de science que avec l’intuition et la déduction. Ce sont les deux premiers moyens de l’esprit. » « C’est la méthode, ajoute-t-il, qui montre comment il faut se servir de l’intuition et de la déduction. » Et la logique, pouvons-nous ajouter après lui, ne fait que nous apprendre ce que c’est que l’intuition et la déduction ; elle ne nous apprend pas à les mettre en œuvre et à les bien employer. « Notre esprit les sait faire d’avance, » et voilà pourquoi la science n’a pas besoin de les lui enseigner. L’intuition que Descartes identifie avec l’expérience, est, selon lui, la conception évidente d’un esprit sain et attentif. Mais l’expérience est souvent trompeuse, comme il le remarque lui-même. C’est ce qui fait qu’il a essayé de lui tracer des lois, de lui donner une méthode, et que, dans ses Règles pour la direction de l’esprit, la première de toutes est celle-ci : « Le but des études doit être de diriger l’esprit, de manière à ce qu’il porte des jugements solides et vrais sur tout ce qui se présente à lui. » C’est donc à l’application régu-