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l’esprit humain, et la Scholastique avait cru trouver dans l’Organon, où cependant elle n’était pas.

Descartes juge avec une parfaite justesse, et le véritable usage du syllogisme, et les vaines prétentions de l’École. Les syllogismes et « la plupart des autres instructions de la logique servent plutôt, selon lui, à expliquer à autrui les choses qu’on sait qu’à les apprendre » soi-même. Mais sous prétexte que « la dialectique vulgaire, complétement inutile à celui qui veut découvrir la vérité, peut servir seulement à exposer plus facilement aux autres les vérités déjà connues », Descartes va peut-être trop loin, en voulant « la renvoyer de la philosophie à la rhétorique ». Il ne prétend pas d’ailleurs condamner « l’usage des syllogismes probables, armes excellentes pour les combats de la dialectique, qui exercent l’esprit des jeunes gens et éveillent en eux l’activité et l’émulation » ; et comme si c’était même à ces exercices qu’il dût une partie de son propre génie, il ne craint pas de dire dans sa reconnaissance : « Et nous aussi nous nous félicitons d’avoir reçu autrefois l’éducation de l’École. » Mais comme lui-même il ne s’y est pas tenu, il ne conseille à personne de s’y tenir, « bien qu’elle renferme beaucoup de préceptes très-vrais et