Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éd. de M. Cousin), et c’était pour abriter l’audace de ses théories cosmologiques sous l’autorité de ce grand nom. (Principes, 4e partie, § 204.) Ensuite une vie tout entière consacrée à la méditation, loin de tous les intérêts, de toutes les passions qui distrayent ou dégradent l’âme, devait révéler à Descartes bien des secrets que Bâcon n’avait pu connaître. La méthode issue de cette sincère analyse de soi, et qui n’était que le tableau du travail intérieur de cette intelligence aussi honnête qu’elle était puissante, devait être la vraie méthode ; ou si le but, cette fois encore, était manqué, il aurait presque fallu désespérer de le jamais atteindre. Descartes n’a pas suivi, à deux mille ans de distance, une autre voie que celle de Socrate ; il a pratiqué, comme le sage d’Athènes, la fameuse et inépuisable maxime : Connais-toi toi-même ; et son enthousiasme pour la science admirable, dont il croit avoir trouvé les fondements, pendant qu’il campe en soldat sur les bords du Danube, rappelle assez bien les extases de Socrate durant le siége de Potidée. Mais Descartes a développé le germe socratique jusqu’à en faire une méthode, qui pût servir non-seulement à chercher la vérité dans les sciences, mais encore à bien conduire sa raison. C’est la méthode générale que demandait