Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il voulait que la logique s’occupât de la mémoire qui retient la science, et de la méthode toute pratique qui la transmet. De plus, dissertant sur la preuve ostensive et la preuve per incommodum, par réduction à l’absurde, il distinguait l’Analytique et la doctrine des Réfutations ; et cette dernière doctrine, il la partageait de plus en Réfutation des sophismes, Critique de l’Herménie, et Examen critique des fantômes, de tribu, d’antre, de théâtre, etc. Enfin, il inventait bien d’autres divisions encore, produits improvisés de son imagination impétueuse, classifications qu’il ne justifiait pas, qu’il abandonnait bientôt pour les remplacer par d’autres aussi peu approfondies, et qu’en toute équité la science ne peut pas même discuter. La postérité ne les a pas prises plus au sérieux qu’il ne l’a fait lui-même ; et ces légères esquisses, où l’on reconnaît bien encore la trace du génie, ne méritent point un examen en règle. Bâcon n’a donc pas plus réformé la logique que ne l’avait réformée Ramus, bien qu’au fond ce fût sa prétention. Pas plus que Ramus, il n’avait bien compris le but qu’il poursuivait en attaquant la doctrine péripatéticienne. Il avait eu en outre ce tort, que Ramus du moins avait évité plus que lui, de mêler à une question de théorie des questions de pratique. Il avait voulu