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contre point de faits contradictoires, c’est faire une conclusion très-vicieuse. » Quoi ! c’est là une conclusion vicieuse ! Que veut donc Bâcon ? Si lorsqu’aucun fait particulier ne vient sortir des limites du principe adopté, et par là en démontrer l’insuffisance, il n’est plus permis de croire à ce principe, n’est-ce pas, on le demande, un véritable renversement de l’intelligence tout entière ? Bâcon soutient que les dialecticiens ne paraissent pas avoir pensé sérieusement à cette induction, qu’il annonce, sans du reste la faire connaître, et l’on n’a pas de peine à l’en croire ; car, au vrai, cette induction n’est que « un fantôme de l’antre, » pour prendre son propre langage. L’induction d’Aristote, l’induction des dialecticiens, est la seule ; il n’y en a point d’autre. On peut bien en perfectionner la pratique, montrer à en tirer dans l’application de meilleurs résultats. On ne peut pas songer à lui en substituer une nouvelle. Bâcon, avec son imagination toute fertile qu’elle est, n’a pu lui substituer que des mots, et rien de plus. « C’est un art d’indication, c’est une chasse de Pan, une expérience guidée ; c’est la variation de l’expérience, la prolongation, la translation, le renversement, la compulsion, l’application, la copulation, et enfin le hasard de l’expérience ; » chacun de ces genres