Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se moquer de « ces escoles de parlerie, de ces ordonnances logiciennes et aristotéliques, de ce bastelage, » qui rappelle « les joueurs de passe-passe. » Il pouvait surtout en dédaignant, tout comme Ramus, le pédantisme des écoles s’en référer à « cette escole d’inquisition, » qui est le monde. Ramus n’avait donc rien changé. Il avait payé sa témérité de son sang ; mais son martyre n’avait pu donner à ses doctrines une puissance qu’elles n’avaient pas. Il y avait bien à créer une méthode nouvelle, comme il l’avait pressenti. Mais cette méthode, quelle était-elle ?

Bâcon, cinquante ans après Ramus, crut l’avoir trouvée, et la philosophie crut aussi, durant quelque temps, que Bâcon avait résolu le grand problème. Il n’en était rien pourtant, malgré les éloges un peu trop généraux, que, même encore aujourd’hui, la science adresse quelquefois à Bâcon. Il est fort loin de connaître Aristote, comme le connaissait Ramus, qu’il traite cependant « de repaire d’ignorance, » qu’il traite même de « pernicieuse lèpre en littérature, » en compagnie, il est vrai, de saint Thomas, de Duns Scot et de leurs adhérents. Il ne définit que très-imparfaitement la théorie du syllogisme ; car il soutient « que l’art de juger par syllogisme, est l’art de ramener les propositions aux principes à