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vrages du philosophe, et il en tire une doctrine qu’il prétend plus aristotélique que la doctrine notoire d’Aristote. Ainsi il cherche à prouver que, selon Aristote, l’objet de la logique n’est pas la démonstration, malgré ce qu’en disent aussi formellement que possible les Analytiques ; et que la logique, en recourant aux vrais principes aristotéliques, que Ramus seul connaît apparemment, est l’art de bien disserter (ars benè disserendi), comme la grammaire est l’art de bien parler, et la rhétorique l’art de bien dire.

C’est que Ramus a un système de logique qui lui est personnel, et il le retrouve là où il n’est pas. Telle est la cause de son illusion. Et ce système, quel est-il ? Une division nouvelle de la logique en deux parties, qu’Aristote lui-même indique, si toutefois l’on en croit Ramus, et que Cicéron a pratiquée. Ces deux parties sont l’invention des arguments et la disposition de ces arguments. C’est une sorte de topique fort écourtée que Ramus essaie de faire, et rien de plus ; et la dernière portion de sa dialectique, consacrée au jugement, reproduit toute la théorie du syllogisme, et donne sur la méthode quelques conseils très-vagues, qui ne sont pas faux certainement, mais qui sont à peu près stériles. Cet essai d’une dialectique nouvelle, est ce qu’on a plus tard ap-