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thode, qui nous doivent instruire. Ramus et Bâcon, Descartes surtout, nous doivent apprendre ce que la logique d’Aristote peut être pour nous, l’estime que nous lui devons accorder, l’usage que nous en pouvons faire, et les parties nouvelles que nous lui pouvons ajouter. Recueillons ces utiles enseignements d’un temps qui se rapproche du nôtre en ce qu’il l’a préparé. Demandons à l’histoire, avec tout le passé, ce que nous aussi nous pouvons attendre de ce vénérable monument qu’il a légué à notre pieuse admiration. Le passé non plus n’a pas cru qu’il dût s’en tenir à la logique d’Aristote ; il a essayé de la refaire d’abord, puis de la remplacer ; il n’a pu ni l’un ni l’autre ; nous ne le pourrons pas plus que lui ; mais il nous apprendra, sinon à la détruire, puisqu’on ne peut détruire la vérité, du moins à la compléter et à l’accroître.

Il faut bien voir ce qu’était au XVIe siècle la tentative de Ramus, si fatale pour lui, qui ne fut point absolument stérile pour la postérité, mais qui marqua bien plutôt un généraux projet qu’elle n’accomplit une vraie réforme. Le joug d’Aristote, tel que la Scholastique l’avait fait sur son déclin, était devenu intolérable pour tous les esprits indépendants. La fin du XVe siècle appelait une révolution en philosophie tout aussi bien