Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’acquisition réelle des principes, des développements qui dépasseraient de beaucoup la science aristotélique, et lui donneraient pour auxiliaire et complément, une sorte de dialectique analogue en plusieurs points à la Dialectique platonicienne qu’Aristote a trop dédaignée.

Tels sont, au point de vue où nous pouvons aujourd’hui nous placer, les mérites et les défauts que l’Organon doit avoir pour nous ; tels sont les résultats incontestables qu’il a conquis et qu’il nous transmet ; telles sont les lacunes qu’il nous laisse à combler.

De nos jours, au milieu du XIXe siècle, éclairés par les efforts des deux siècles qui le précèdent, nous pouvons savoir avec d’autant plus d’exactitude ce que réclame l’esprit nouveau, que la réforme a déjà traversé plusieurs phases. De Ramus jusqu’à nous, de l’ardeur un peu aveugle, toute noble qu’elle était, de la Renaissance, à cette calme impartialité de notre temps, de ces pressentiments fort louables, mais indécis, à cette assurance réfléchie de notre âge qui a ses desseins et qui y marche résolument, il y a loin sans doute. Mais enfin c’est le XVIe siècle avec ses erreurs, c’est le XVIIe siècle avec sa méthode, c’est le XVIIIe siècle avec les conséquences tirées de cette mé-