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LES OISEAUX. 89

LE SYCOPHANTE.

Je SUIS iin dénicheur de procès. Ainsi j'ai besoin que l'on me donne des ailes, pour aller faire ma ronde dans toutes les villes et les citer en justice.

PISTHÉTÉRUS.

Les citeras-tu mieux avec des ailes?

LE SYCOPHANTE.

Non, mais il m'en faut pour n'avoir rien à craindre des voleurs ; je serais bien aise de revenir avec une com- pagnie de grues, après m'être lesté de nombreux procès.

PISTHÉTÉRUS.

C'est donc là ton métier? Quoi, mon ami, jeune et ro- buste comme tu l'es, tu t'amuses à dénoncer? Tu vas chercher si loin des procès ?

LE SYCOPHANTE.

Que ferai-je ? Je ne sais pas labourer.

PISTHÉTÉRUS.

Mais il y a d'autres professions honnêtes et convenables à un homme de ta taille. Il vaudrait bien mieux les exer- cer et en vivre, sans faire tort à personne, que de faire le métier de dénonciateur.

LE SYCOPHANTE.

Mon ami, ce sont des ailes et non des leçons que je demande. '

PISTHÉTÉRUS.

Mais en disant ce que je dis, je prétends te donner des ailes.

LE SYCOPHANTE.

Tu te moques; est-ce que des discours sont des ailes?

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