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81 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

je vole déjîi dans l'âme. Oui, je souh'^ite vivre avec vous et me ranger sous vos lois.

PISTIIÉTÉRUS.

Sous quelles lois? Car les oiseaux en ont de bien des sortes.

LE JEUNE HOMME.

Sous toutes. Mais surtout sous une certaine loi, par la- quelle il est honnête chez les oiseaux de becqueter et même d'étouffer son père.

PISTHÉTÉRUS..

En effet, nous regardons comme brave celui-là qui, jeune encore, ose déjà becqueter son père.

LE JEUNE HOMME.

C'est pour cela même que je viens m'établir ici. Car j'ai envie d'étouffer mon père, pour avoir tout son bien.

PISTHÉTÉRUS.

Oui ? Mais nous avons une autre loi fort ancienne chez les cigognes. Voici ce qu'elle porte : « Quand les jeunes cigognes seront parvenues, avec les bons soins de leurs pères, à pouvoir voler toutes seules, elles seront tenues de les nourrir à leur tour *. »

LE JEUNE HOMME.

J'ai bi.en profité à venir ici, s'il me faut maintenant nourrir mon père.

PISTHÉTÉRUS.

Non, non, mon ami, non. Puisque tu es venu ici avec de bonnes intentions, je te vais emplumer en qualité d'oi-

  • Voyez Buffon sur les tendres soins des cigognes pour leurs pa-

rents. Il cite cet endroit d'Aristophane.

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