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LES OISEAUX. tO

IRIS.

A quels dieux? A tonte notre troupe célesto.

PISTHÉTÉRUS.

Vous êtes donc des dieux, h ton avis ?

IRIS.

Je voudrais bien savoir s'il y en a d'autres.

PISTHÉTÉRUS.

Apprends, s'il te plaît, que ce sont les oiseaux qui sont aujourd'hui les dieux des mortels; que c'est k eux, loar Jupiter, qu'il faut sacrifier, et non pas à Jupiter.

IRIS.

insensé, insensé, prends garde d'attirer sur toi la terrible colère des dieux. Prends garde que la justice vengeresse, armant son bras de la lourde cognée du grand Jupiter, n'écrase toute ta race, et que la vapeur du tonnerre ne te réduise en cendres, toi et toute ta famille.

PISTHÉTÉRUS.

Écoute : point tant de menaces. Sois un peu plus tran- quille. Dis-moi : penses-tu parler à quelque esclave de Lydie et de Phrygie * ? Sais-tu bien que si Jupiter ose me chagriner davantage, j'enverrai un escadron d'aigles in- cendiaires brûler ses lambris superbes et les murs d'Am- phion? Je détacherai contre lui six cents porphyrions, qui, revêtus de peaux de léopards, iront escalader le ciel. Un seul porphyrion lui fit autrefois tant de peine*. Et toi, sa messagère, si tu me friches, je t'écarterai les jambes, ma belle Iris, et, malgré mon âge, te prouverai trois fois ma vigueur.

^ Parodie d'un Vfirs de VAlceste d'Euripide. " Porphyrion élait le nom d'un géant.

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