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CARION.

Oui, sans doute, s’il a besoin de quelque chose qui soit en mon pouvoir.

MERCURE.

Je te prie, apporte-moi ici quelque bon pain bien cuit et un bon morceau de la viande des bêtes que vous avez sacrifiées chez vous.

CARION.

Ho ! je n’oserais ; cela n’est pas permis.

MERCURE.

Cependant toutes les fois que tu as voulu faire quelque vol à ton maître, j’ai toujours fait en sorte qu’il n’en a rien su.

CARION.

Oui dà, enfonceur de maisons, parce que tu savais bien que tu en aurais ta part, car il t’en revenait un bon gâteau.

MERCURE.

Mais tu le mangeais fort bien tout seul.

CARION.

Sans doute, car lorsque j’étais attrapé en faisant quelque friponnerie, tu n’avais pas ta part des coups que l’on me donnait.

MERCURE.

Il ne faut plus se souvenir des maux passés, quand on a fait fortune ; au nom des dieux, recevez-moi chez vous.

CARION.

Quoi ! Tu voudrais quitter les dieux et demeurer ici !

MERCURE.

Assurément, car on est beaucoup mieux chez vous.