Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/457

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHRÉMYLE.

Oh ! l’un demande un beau cheval, l’autre des chiens de chasse.

CARION.

C’est sans doute qu’ils ont honte de demander de l’argent, et ils demandent autre chose pour mieux couvrir leur infamie.

CHRÉMYLE.

C’est toi qui es cause que les hommes ont inventé toutes sortes de métiers, de ruses et de fourberies ; l’un, assis dans sa boutique, détaille le cuir.

CARION.

Un autre est serrurier, un autre menuisier.

CHRÉMYLE.

Un autre fond l’or qu’il a reçu de toi.

CARION.

Celui-là, par Jupiter, vole les manteaux, celui-ci perce les murs.

CHRÉMYLE.

L’un est foulon.

CARION.

L’autre lave des laines.

CHRÉMYLE.

Celui-ci tanne des cuirs, celui-là vend des oignons.

CARION.

Et, à cause de toi, un pauvre diable surpris en adultère est épilé[1].

  1. Tel était le châtiment en usage en pareil cas. La loi de Solon ne renfermait aucune pénalité pour ce délit. — Carion fait allusion aux femmes qui payent leurs amants.