Ils sont tous très au fait, et chacun a son livre où il se forme à la sagesse ; ils ont d’ailleurs beaucoup d’esprit et ils sont des plus clairvoyants. N’ayez donc pas d’inquiétude et faites ici usage de tous les moyens : vous parlez devant des spectateurs éclairés.
Voyons d’abord ses prologues : c’est la première chose qu’on trouve dans une tragédie, et c’est ce qu’il faut éplucher en premier lieu dans ce docte poète ; or il n’y brillait pas par la clarté.
Et quel prologue vas-tu examiner ?
Un très grand nombre. Récite-moi d’abord celui de l’Orestie.
Que tout le monde se taise. Eschyle, récite.
« Mercure souterrain, qui veilles aux États paternels, sois, je t’en conjure, mon sauveur et mon soutien ; je viens dans ce pays et reviens. »
As-tu là quelque chose à reprendre ?
Plus de douze fautes.
Et en tout cela, il n’y a pas plus de trois vers.
Mais chacun d’eux a une vingtaine de fautes.