Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/206

Cette page n’a pas encore été corrigée

190 THÉÂTRE D'ARISTOPHANZ.

mots,) Il n'est pas nécessaire qu'on m'entretienne d'une chose ? ^

EURIPIDE. ]

Eh t non. Quand on va te la mettre sous les yeux.

MNÉSILOQUE.

Ni par conséquent qu'on me fasse voir un objet ?

EURIPIDE.

Non encore, si tu peux le connaître par audition.

MNÉSILOQUE.

  • .

Que me dis-tu là ? Cependant tu parles à merveille, i Mais, suivant toi, je pourrais me passer de voir et d'en- \ tendre. •

EURIPIDE. ^

L'un va sans l'autre; voir et entendre sont deux fonc- ;

lions que la nature a séparées, sache-le bien. |

■\

MNÉSILOQUE. 1

Comment séparées ? \

EURIPIDE. '•!

Voici comment cela s'est fait dès le principe. Quand \ les éléments furent sortis du chaos et que les animaux ; purent se mouvoir par eux-mêmes, lâ vue leur devint ] d'une nécessité indispensable ; aussi l'éther forma d'abord \ le globe de l'œil à l'instar de celui du soleil, puis il ; creusa l'oreille, seul entonnoir de l'entendement. J

MNÉSILOQUE. ]

Et cet entonnoir fait que je ne vois, ni n'entends. Par : Jupiter, je me réjouis en vérité de ce que tu m'apprends ' là. Vive la société des sages ! ;

EURIPIDE. !

Je t'en apprendrais bien d'autres du même genre. I

�� �