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CINÉSIAS, CHŒUR DE VIEILLARDS.


CINÉSIAS.

Ma femme m’a confondu, accablé, de mille manières, mais surtout en m’abandonnant dans l’état le plus affreux. Ah dieux ! Que ferai-je ? A qui m’adresserai-je, n’ayant plus l’espoir de jouir de la belle? Comment élèverai-je celle-ci ? Où est Cynalopex ? Cherche-moi une nourrice[1].

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Ô pauvre malheureux, tu es dans les tourments les plus affreux et dans les angoisses les plus violentes. Tu me fais pitié. Hélas ! hélas ! Quels reins pourraient y tenir ? Quelle vigueur ? Quels muscles ? Quelle articulation ? Quelle organisation ?

CINÉSIAS.

Ô Jupiter ! Quelles horribles convulsions !

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Voilà les services que t’a rendus cette méchante, cette misérable femme.

CINÉSIAS.

Dis plutôt : cette chère et très douce femme.

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Quoi, très douce ? Méchante, méchante en vérité. Ô Jupiter, Jupiter, enlève-la comme un amas de poussière en la faisant tourner et pirouetter par un violent tour-

  1. Coriaceum penem erectum manu tenens et ostendens Cinesias, tanquam si puellula esset partu recenti edita, quærit : Quomodo istam educabo ? Ubi cynalopex ? Loca mihi mercede nutricem. Intelligebant ex alumni visu spectalores, et ex uotissimo lenonis cognomine, quanam nutrice opus esset. (Brunck.)