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UN ENFANT.

Maman, maman, maman !

CINÉSIAS.

Hé bien, que fais-tu ? N’as-tu pas pitié de cet enfant, qui n’a été ni lavé ni allaité depuis six jours.

MYRRHINE.

Oui, il me fait pitié. Mais son père est un paresseux.

CINÉSIAS.

Viens donc, ô méchante, pour l’amour de l’enfant.

MYRRHINE.

Ha ! voilà ce que c’est que d’être mère ! Il faut paraître ; comment s’y refuser ?

CINÉSIAS.

Elle me semble être beaucoup plus jeune et avoir un regard plus tendre, et c’est précisément parce qu’elle se montre si peu traitable et qu’elle fait fi de moi, que je sens pour elle le désir le plus vif.

MYRRHINE.

Ô très cher petit enfant d’un mauvais père, viens que je t’embrasse, toi, le plus chéri de ta maman.

CINÉSIAS.

Pourquoi, mauvaise, en agir ainsi et te réunir aux autres femmes ? Tu es cause de mes peines et de tes ennuis.

MYRRHINE.

Ne me touche pas.

CINÉSIAS.

Tu vas donc laisser perdre tout ce que nous avons en commun à la maison.