Or, si nous nous privons le plus strictement possible de la chose dont tu nous parles (et il est à souhaiter que nous n’y soyons pas réduites), en aurons-nous plus sûrement la paix ?
Assurément, bien plus sûrement. Car, si nous nous tenons chez nous, bien épilées, toutes nues et n’ayant que des voiles de fin lin d’Amorgos[1], nos maris nous rechercheront avec la plus vive ardeur ; or, je puis vous assurer qu’ils feront bien vite la paix, si nous ne répondons pas à leur empressement et si nous savons nous contenir.
En effet, Ménélas, autant que je me rappelle, laissa tomber de ses mains son épée, dès qu’il aperçut le sein découvert d’Hélène[2].
Que devenir, ô infortunée, si nos maris nous laissent là ?
Il faut, dit Phérécrate[3], dépouiller le chien écorché[4].
Tous ces subterfuges ne sont que des bagatelles. Mais s’ils nous prennent et nous emmènent malgré nous dans leur chambre ?
Résistez, en vous accrochant à la porte.