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tique, inscrite sur les colonnes des cigognes : « Quand le père cigogne a nourri ses petits, et qu’il les a mis en état de voler, les petits, à leur tour, doivent nourrir leur père. »

LE PARRICIDE.

De par Zeus ! j’ai fait une jolie affaire en venant ici, s’il me faut encore nourrir mon père !

PISTHÉTÆROS.

Pas du tout ; puisque tu es venu ici, mon cher, avec tant d’empressement, je vais t’emplumer comme un oiseau orphelin. Et d’ailleurs, jeune homme, je ne te donnerai pas un mauvais conseil, mais un bon, que j’ai reçu jadis, étant enfant : « Ne frappe pas ton père. » Puis, d’une main prends cette aile, de l’autre ces ergots : figure-toi que tu as une crête de coq, monte la garde, fais la guerre, vis de ta solde, et laisse vivre ton père… Seulement, puisque tu as l’humeur belliqueuse, prends ton vol vers la Thrakè, et combats.

LE PARRICIDE.

Par Dionysos ! je trouve que tu parles bien, et je t’obéirai.

PISTHÉTÆROS.

Tu agiras sensément, j’en prends Zeus à témoin.




KINÉSIAS.

Je prends l’essor vers l’Olympos sur mes ailes légères :