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PISTHÉTÆROS.

Il est étrange que le héraut envoyé par nous aux mortels ne soit pas encore de retour.




LE HÉRAUT.

Ô Pisthétæros, ô le fortuné, ô le très sage, ô le très illustre, ô le très sage, ô le très charmant, ô le trois fois heureux, ô… souffle-moi donc.

PISTHÉTÆROS.

Que dis-tu ?

LE HÉRAUT.

D’une couronne d’or, pour ta sagesse, te couronnent et t’honorent tous les peuples.

PISTHÉTÆROS.

Je l’accepte. Et pourquoi les peuples me font-ils cet honneur ?

LE HÉRAUT.

Ô fondateur d’une très illustre ville aérienne, tu ne sais pas quelle vénération elle te procure parmi les hommes, et combien tu as de gens passionnés pour ce pays. En effet, avant que tu eusses fondé cette ville, tous les hommes avaient alors la lakonomanie, on laissait croître les cheveux, on jeûnait, on était sale, on sokratisait, on portait des bâtons ; aujourd’hui on a changé de mode, on a l’ornithomanie, on se plaît à faire tout à l’instar des oiseaux : et d’abord, dès la pointe du jour, tout le monde