Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PISTHÉTÆROS.

Écoute toi-même : cesse ces criailleries : sois tranquille. Voyons, me prends-tu pour un Lydien ou un Phrygien, et penses-tu m’épouvanter avec tes grands mots ? Sais-tu que, si Zeus m’ennuie encore, je me jette sur ses palais et sur la demeure d’Amphiôn, avec les aigles porte-feu, et je réduis tout en cendres ; puis je détacherai dans le ciel, contre lui, des porphyrions revêtus de peaux de léopard, au nombre de plus de six cents. Un seul porphyrion lui donna, jadis, tant de mal ! Quant à toi, sa messagère, si tu me causes quelque ennui, je commence par t’étendre les jambes en l’air, tout Iris que tu es, puis je t’ouvre les cuisses et tu seras étonnée comment un homme si vieux renouvelle, trois fois de suite, son assaut.

IRIS.

Puisses-tu crever, imbécile, avec un pareil langage !

PISTHÉTÆROS.

Ne vas-tu pas te sauver ? Décampe vite ! Gare les coups !

IRIS.

Si mon père ne met pas fin à tes insultes…

PISTHÉTÆROS.

Ah, mais ! Est-ce que tu ne t’envoles pas ailleurs en foudroyer de plus novices ?

LE CHŒUR.

Nous défendons aux dieux, issus de Zeus, de traverser désormais notre ville, et aux mortels de leur envoyer par ici la fumée.