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reste nous obéit, vous autres dieux vous faisiez les insolents, et ne compreniez pas qu’il vous faut céder, à votre tour, aux plus forts. Mais, dis-moi, où diriges-tu ta navigation aérienne ?

IRIS.

Moi ? Je vole vers les hommes, de la part de mon père, pour leur dire de sacrifier aux dieux de l’Olympos, d’immoler brebis et bœufs sur les autels, et de remplir les rues de fumée.

PISTHÉTÆROS.

Que dis-tu ? À quels dieux ?

IRIS.

À quels dieux ? À nous, les dieux du ciel.

PISTHÉTÆROS.

Vous êtes des dieux ?

IRIS.

Y a-t-il quelque autre dieu ?

PISTHÉTÆROS.

Les oiseaux sont aujourd’hui des dieux pour les hommes : c’est à eux qu’il faut sacrifier, et non à Zeus, de par Zeus !

IRIS.

Insensé, insensé, n’excite pas le courroux terrible des dieux, de peur que la Justice, armée de la cognée de Zeus, n’extermine toute race, et que la flamme ne brûle ton corps et les portiques de tes demeures des mêmes traits que Lykimnios.