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tinx, — et là, Phrynikhos, comme une abeille, cueille le fruit de ses chants parfumés d’ambroisie et ne cesse d’en apporter les doux accents, — tio tio tio tiotinx.

Si quelqu’un de vous, spectateurs, désire mener désormais une vie agréable avec les oiseaux, qu’il vienne vers nous. En effet, ce qui est ici honteux ou interdit par la loi, tout cela est beau chez nous autres oiseaux. Si la loi proclame honteux ici de battre son père, il est beau chez nous, ici, de courir sus à son père et de le frapper en disant : « Dresse ton éperon, si tu combats. » S’il y a chez vous un esclave fugitif marqué d’un fer chaud, on l’appellera chez nous un francolin aux plumes bigarrées. S’il se trouve chez vous un Phrygien, tel que Spintharos, ce sera ici un Phrygilos de la race de Philèmôn. Si c’est un esclave de Karia comme Exékestidès, qu’il choisisse parmi nous ses aïeux, et on verra paraître des confrères. Si le fils de Pisias veut livrer les portes aux infâmes, qu’il devienne perdrix, oiselet de son père : chez nous il n’y a pas de honte à fuir comme une perdrix.

C’est ainsi que les cygnes — tio tio tio tio tio tio tiotinx — mêlent ensemble leur voix et battent des ailes pour chanter Apollôn, — tio tio tio tiotinx, — posés sur la rive de l’Hèbros, — tio tio tio tiotinx ; — leur voix a traversé les nuages éthérés : l’étonnement a saisi les diverses tribus des bêtes sauvages ; les flots se calment sous une sérénité sans brise, — totototototototototinx ; — tout l’Olympos en retentit ; la surprise saisit les divinités souveraines ; filles de l’Olympos, les Kharites et les Muses répètent la mélodie, — tio tio tio tiotinx.

Rien n’est meilleur ni plus agréable que d’avoir des ailes. Et d’abord si l’un de vous, spectateurs, était ailé, et qu’il fût tourmenté par la faim devant les chœurs tra-