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L’HOMME JUSTE.

Oui, de par Zeus !

KARIÔN.

Ils sont charmants, les dons que tu apportes au Dieu.




UN SYKOPHANTE.

Hélas ! Malheureux ! C’est fait de moi, chétif ! Ô trois fois, quatre fois, cinq fois, douze fois, dix mille fois malheureux ! Iou ! Iou ! Je suis emmêlé dans une triste série d’infortunes.

KARIÔN.

Apollôn préservateur, et vous, dieux propices, quel mal est-il donc arrivé à cet homme ?

LE SYKOPHANTE.

N’éprouvé-je pas aujourd’hui une cruelle infortune, ayant perdu tout ce que j’avais chez moi, grâce à ce Dieu ? Puisse-t-il redevenir aveugle, si la justice ne nous a point abandonnés !

L’HOMME JUSTE.

Je crois à peu près comprendre l’affaire. Voici un homme en mauvaise passe, et qui a un air de faux aloi.

KARIÔN.

De par Zeus ! c’est avec raison qu’il est ainsi frappé.

LE SYKOPHANTE.

Où est-il, où est ce Dieu qui promettait de nous rendre