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fait du bien à mes amis dans la détresse, je les trouverais fidèles, si quelque jour j’en avais besoin. Mais ils se détournaient de moi et semblaient ne plus me voir.

KARIÔN.

Et ils se moquaient de toi, j’en suis sûr.

L’HOMME JUSTE.

Comme tu dis. La pauvreté de mon ménage causait ma perte. Mais à présent il n’en est plus ainsi : et voilà pourquoi je viens auprès du Dieu, afin de lui adresser des actions de grâces.

KARIÔN.

Et que peut faire au Dieu ce manteau, porté par l’esclave qui t’accompagne ? Dis-le-moi.

L’HOMME JUSTE.

Je viens le consacrer en même temps au Dieu.

KARIÔN.

Le portais-tu, lorsque tu fus initié aux grands mystères ?

L’HOMME JUSTE.

Nullement ; mais il m’a servi à grelotter treize ans.

KARIÔN.

Et ces chaussures ?

L’HOMME JUSTE.

Elles ont aussi pâti des hivers avec moi.

KARIÔN.

Les as-tu apportées aussi comme offrandes ?