Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/480

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


UN HOMME JUSTE.

Viens avec moi, enfant, et allons trouver le Dieu.

KARIÔN.

Hé ! quel est celui qui s’avance ?

L’HOMME JUSTE.

Un homme naguère misérable, aujourd’hui heureux.

KARIÔN.

Il paraît certain que tu es du nombre des gens de bien.

L’HOMME JUSTE.

Assurément.

KARIÔN.

Alors, qu’est-ce qu’il te faut ?

L’HOMME JUSTE.

Je viens auprès du Dieu, qui est pour moi la cause de grands biens. J’avais reçu de mon père une fortune suffisante, et je la mettais au service de mes amis besogneux, croyant que c’est employer utilement la vie.

KARIÔN.

Sans doute cette fortune t’a promptement manqué ?

L’HOMME JUSTE.

Comme tu dis.

KARIÔN.

Et alors, après cela, tu es devenu misérable ?

L’HOMME JUSTE.

Comme tu dis. Et je croyais, moi, que, ayant jusque-là