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PLOUTOS.

Oh ! oh ! tu parles là de piètres alliés.

KHRÉMYLOS.

Nullement, s’ils deviennent riches une seconde fois. — Mais voyons, toi, cours vite.

KARIÔN.

Qu’ai-je à faire ? Parle.

KHRÉMYLOS.

Appelle nos compagnons, les laboureurs. Tu les trouveras, sans doute, aux champs, dans une extrême misère, et tu leur diras de se rendre ici, chacun pour son compte, afin de prendre leur part de Ploutos ici présent.

KARIÔN.

J’y vais ; mais ce morceau de viande, il faut que quelqu’un de la maison vienne le prendre et l’emporter.

KHRÉMYLOS.

J’en aurai soin ; mais hâte-toi, cours. — Et toi, Ploutos, le plus puissant de tous les dieux, entre avec moi dans cette demeure : c’est la maison que tu dois remplir aujourd’hui de richesses, acquises bien ou mal.

PLOUTOS.

Mais il m’en coûte toujours beaucoup, j’en atteste les dieux, d’entrer de plain-pied dans une maison absolument étrangère. Aucun bien n’en est résulté pour moi, jamais. Si je me trouve entrer chez un avare, aussitôt il m’enfouit sous la terre ; et lorsqu’un honnête homme, de ses amis,