Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/433

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PLOUTOS.

Écoutez-moi tous deux : car je dois, ce me semble, vous dire ce que j’étais prêt à vous cacher. Je suis Ploutos.

KARIÔN.

Ô le plus scélérat de tous les hommes ! Tu gardais le silence et tu es Ploutos !

KHRÉMYLOS.

Toi Ploutos, en cet état si misérable ? Ô Phœbos Apollôn, Zeus, dieux et dæmons ! Ô Zeus ! que dis-tu ? Es-tu réellement lui ?

PLOUTOS.

Oui.

KHRÉMYLOS.

Lui-même ?

PLOUTOS.

Tout à fait lui.

KHRÉMYLOS.

D’où vient donc, dis-moi, que tu te présentes si sale ?

PLOUTOS.

J’arrive de chez Patroklès, qui ne s’est jamais lavé depuis qu’il est au monde.

KHRÉMYLOS.

Et ta cécité, d’où vient-elle ? Dis-le-moi.

PLOUTOS.

De Zeus, qui l’a faite dans sa jalousie pour les hommes. Moi, en effet, étant jeune, je l’ai menacé de ne visiter que